• « Aider le peuple français à renouer avec son Histoire pour construire une Europe des peuples dans le monde multipolaire de demain » par Jean-Pierre CHEVENEMENT

     

    I - Le ralliement à contretemps de la gauche au libéralisme.

     

    La crise de la gauche en France et en Europe tient pour l'essentiel, à mon sens, au fait qu'elle s'est progressivement résignée à accepter comme une fatalité la domination du capital financier, la dictature de l'actionnariat et la loi des multinationales qui, au nom de la globalisation, mettent en concurrence les territoires et les mains-d'œuvre. La mondialisation est une stratégie. Les « armées de réserve industrielle » des pays à bas coûts de production pèsent sur les salaires et la protection sociale en France et en Europe occidentale, mais les pays émergents comme <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Chine">la Chine</st1:PersonName> ne sont pas les premiers responsables de cette régression. Le capitalisme financier qui les domine, eux aussi, n'a pas attendu l'émergence de ces pays pour opérer, dès les années quatre-vingt, le grand renversement du partage de la valeur ajoutée entre le travail et le capital au profit de ce dernier. C'est ce capital financier qui met en œuvre la stratégie de la globalisation. Le chômage a été le principal moyen utilisé pour opérer une véritable déflation salariale, ainsi en France à partir de 1983.

    La dérégulation qui a suivi s'insérait dans un dessein libéral néo-conservateur, né dans le monde anglo-saxon et mis en œuvre à partir de la victoire électorale en Grande-Bretagne de Mme Thatcher en 1979 et de M. Reagan aux Etats-Unis, l'année suivante. Cette volonté de déréglementation généralisée théorisée au départ par des économistes comme Friedrich Hayek et Milton Friedman, a correspondu à la volonté des Etats-Unis d'ouvrir les marchés aux produits de leurs multinationales et à leurs investissements, en cassant l'intervention des Etats dans l'économie et en faisant reculer partout, y compris à domicile, l'Etat providence. Cette politique a été mise en œuvre, au niveau mondial, par le GATT, devenu OMC en 1994, et par les politiques d'ajustement structurel du FMI. Elle a été relayée par l'Europe libérale à travers l'Acte Unique de 1987 et le traité de Maastricht de 1992. Elle a enfin été parachevée politiquement par le rapprochement entre les Etats-Unis et <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Chine">la Chine</st1:PersonName>, et l'ouverture de celle-ci aux multinationales dans les années 78-80, et surtout par l'implosion du communisme en 1989-91, suivie de l'application de thérapies de choc libérales aux ex « pays socialistes ». Pour la première fois depuis <st1:metricconverter w:st="on" ProductID="1914, l">1914, l</st1:metricconverter>'économie de marché coïncidait à nouveau avec les limites de la planète. C'est ce capitalisme financier qui n'a pu se développer et ne peut se survivre qu'avec le soutien de l'Hyperpuissance américaine qui se débat aujourd'hui dans d'insolubles contradictions.

     

    http://www.chevenement.fr/Aider-le-peuple-francais-a-renouer-avec-son-Histoire-pour-construire-une-Europe-des-peuples-dans-le-monde-multipolaire_a669.html?PHPSESSID=af0525b275d0f4109ec6e478bb0c2981

     


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